• Un ami, connaissant ma gourmandise de Connaissances, me conseilla un site sur le Yi King pour approfondir le sujet. Ce site est essentiellement la source des petits articles que je publie dans la rubrique Asie afin d'en simplifier la lecture et surtout, de susciter un intérêt chez le jeune lecteur...

    Cela me permet de synthétiser et d'organiser les reflexions que provoquent la lecture de ce site autour des thèmes qui m'occupent. Aussi, les textes ne sont que des extraits et vous trouverez à largement compléter en visitant le site de

    l'association des professeurs de chinois 

    et pourquoi pas, vous lancer dans l'étude de cette langue...


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  • Le Sage-Roi de l'Antiquité, désirant rayonner de sa puissance dans le monde
    commençait par bien gouverner son royaume.

    Désirant bien gouverner son royaume,
    il commençait par accorder sa famille.

    Désirant accorder sa famille,
    il commençait par réformer sa personne.


    Désirant réformer sa personne,
    il commençait par rectifier son cœur.

    Désirant rectifier son cœur,
    il commençait par purifier ses désirs.

    Désirant purifier ses désirs,
    il commençait par approfondir ses connaissances.

    Approfondir ses connaissances,

    c'est sonder les choses.


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  • Les paroles accorder d'abord sa famille pour bien gouverner son royaume s'expliquent ainsi : Être capable d'instruire les hommes en étant incapable d'instruire sa propre famille, cela ne se peut pas. Dans le cadre de sa famille, le prince apprend les principes du gouvernement :
    – la piété filiale, quand il sert son souverain
    – le respect des aînés, quand il sert les plus âgés
    – la bienveillance, quand il s'occupe de la multitude

     

    Dans l'Édit de Kang, il est écrit : « Tel qu'elle prend soin de son nouveau-né ! » La sollicitude d'une mère étant un sentiment sincère, même si elle n'est pas une mère parfaite, elle n'en sera jamais bien loin, et n'a nul besoin d'apprendre à élever un enfant avant de prendre un mari.

     

    Sur l'humanité d'une famille fleurit l'humanité d'un royaume. Sur l'indulgence d'une famille fleurit l'indulgence d'un royaume. Par l'avidité criminelle d'un seul homme, le royaume court à sa perte. Telle est la force de l'incitation. Ainsi dit-on : « un seul mot perd l'affaire, un seul homme conditionne le royaume. »

     

    Yao et Shun gouvernèrent le monde avec humanité et le peuple s'y conforma, Jie et Zhou gouvernèrent le monde avec cruauté et le peuple s'y conforma, car les hommes ne se plient pas à des commandements contraires aux pratiques de leurs souverains. C'est pourquoi le prince doit posséder lui-même toutes les qualités avant de les exiger de ses sujets, et ne pas les exiger tant qu'il ne les possède pas lui-même. A-t-on déjà vu qu'un homme sans éducation puisse instruire les autres ?

     

    C'est pourquoi le bon gouvernement d'un royaume consiste dans l'obligation préalable de mettre le bon ordre dans sa famille.

     


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  • « Pour prendre des bandits d'abord prendre leur chef »

    Vise le cheval en premier afin d'atteindre le cavalier.

    Briser la force principale de l'ennemi et capturer les chefs pour anéantir tout l'ensemble.

    Le dragon contraint de se battre sur le sol est dans une impasse.*

    Cette expression est issue d'un poème de Du Fu :

    « Pour dessiner un arc, dessines-en un qui soit puissant
    Pour choisir des flèches, prends celles qui sont longues
    Pour atteindre des cavaliers, atteins d'abord leurs montures
    Pour prendre des bandits, prends d'abord leur chef. »

    Le terme de bandit est ici un nom d'emprunt pour désigner les forces ennemies qui, après la capture de leur chef, s'éparpilleront et s'enfuiront. Quand vous combattez un tel ennemi, vous pouvez vous contenter de prendre le meneur et ses compagnons succomberont.

    Le plus souvent, le quartier général de l'ennemi est situé à la position la plus favorable. Dans le but de vaincre un semblable adversaire, vous pouvez détruire d'abord ses forces armées. Une telle intervention n'est pas souhaitable mais souvent nécessaire en temps de guerre, vous pouvez pourtant l'éviter quand il arrive que le centre de l'adversaire soit situé à un point faible. En cherchant une brèche dans la ligne de défense ennemie, vous pouvez contourner ses bastions fortifiés et attaquer sa base principale par un chemin détourné. Après la capture du commandant adverse, ses subordonnés ne seront plus capables de se battre par eux-mêmes.

    * Symbole du trait supérieur de l'hexagamme 2 K'ouen (la Terre)... Dans un contexte militaire, un chef qui entreprend « au delà de ses possibilités » attirera sur lui l'attention et la colère des puissants. La confrontation qui en suivra tournera en sa défaveur.

     

    Hexagamme 2 K'ouen / le Receptif (la Terre)

    K'ouen / Le Réceptif
    En haut K'ouen : Le Réceptif, la Terre
    En bas K'ouen : Le Réceptif, la Terre

    Cet hexagramme est entièrement composé de traits brisés. Les traits brisés correspondent à la puissance originelle du yin, qui est sombre, malléable, réceptive. La propriété de l'hexagramme est le don de soi , son image est la terre. C'est le complément du créateur, son complément et non son opposé, car il ne le combat pas mais le complète. C'est la nature en face de l'esprit, la terre en face du ciel, le spatial en face du temporel, le féminin maternel en face du masculin paternel. Cependant, appliqué aux situations humaines, le principe de cette complémentarité ne se rencontre pas seulement dans les relations entre l'homme et la femme, mais aussi dans les rapports entre le prince et son ministre, le père et son fils; au sein de l'individu lui-même, cette dualité se retrouve dans la coexistence du spirituel et du sensible. On ne peut toutefois parler de véritable dualisme, car il existe entre les deux hexagrammes une claire relation hiérarchique. En soi, le réceptif est naturellement aussi important que le créateur, mais l'attribut de « don de soi » définit la place que cette vertu primordiale occupe par rapport à la première. Elle doit être placée sous la conduite et l'impulsion du créateur; elle produit alors d'heureux résultats. Mais si elle sort de cette place et veut marcher aux côtés du créateur et à égalité avec lui, elle devient mauvaise. Il s'élève alors entre elle et le créateur une opposition et une lutte qui produisent des effets néfastes pour l'un et l'autre.

     

    Les quatre aspects fondamentaux du créateur : « la sublime réussite favorisant par la persévérance » servent également à caractériser le réceptif. Toutefois, la persévérance est ici définie avec plus de précision comme étant celle d'une jument. Le réceptif désigne la réalité spatiale face à la potentialité spirituelle du créateur. Quand le potentiel devient effectif et le spirituel, spatial, cela survient toujours au moyen d'une détermination qui limite et individualise. Cela est indiqué en ajoutant à l'expression « persévérance » le déterminatif « d'une jument ». Le cheval appartient à la terre comme le dragon au ciel : en parcourant infatigablement les plaines, il symbolise la vaste étendue de la terre. Le terme de « jument » est choisi parce qu'il unit la force et l'agilité du cheval à la douceur et à la soumission de la vache. Ce n'est que parce que les dix mille forces de la nature répondent aux dix mille impulsions du créateur que la terre peut rendre ces dernières effectives. La richesse de la nature consiste en ce qu'elle nourrit tous les êtres, et sa grandeur, en ce qu'elle les rend beaux et splendides. Elle fait ainsi prospérer tout ce qui vit. Tandis que le créateur engendre les êtres, la nature les enfante. Appliqué à la conduite humaine, l'hexagramme indique qu'il faut se comporter en conformité avec la situation. Le consultant de l'oracle n'est pas dans une position indépendante, mais son activité est celle d'un assistant. Cela signifie qu'il doit mener à bien une tâche. Ne pas vouloir diriger - il ne ferait que s'égarer -, mais se laisser diriger, tel est son rôle. S'il sait adopter une attitude d'acceptation à l'égard du destin, il est assuré de trouver une direction correspondante. L'homme noble se laisse guider. Il ne va pas de l'avant en aveugle, mais se laisse enseigner par les circonstances ce qui est exigé de lui, et il suit ces directives du destin. Puisqu'une tâche doit être menée à bien, il faut des auxiliaires et des amis pour l'heure du travail et de l'effort, une fois que les pensées qui doivent être réalisées ont été déterminées avec fermeté. Le temps du travail et de l'effort est exprimé par l'ouest et le sud, car c'est là que le réceptif oeuvre pour le créateur, de même que la nature en été et à l'automne. Si l'on ne rassemble pas toutes ses forces, on ne viendra pas à bout du travail à accomplir. C'est pourquoi « avoir des amis » signifie ici réaliser sa tâche. Mais, en dehors du travail et de l'effort, il existe aussi un temps pour les plans et les ordres : pour cela, la solitude est nécessaire. L'est symbolise le lieu où l'on reçoit les ordres de son maître, et le nord, celui où l'on rend compte de ce que l'on a accompli. Là il faut être seul et objectif. A cette heure sacrée, on doit se passer de compagnons afin que la pureté ne soit pas souillée par la haine et la partialité des factions.


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  • « Faire revivre un corps mort »

    Utilise quelque chose de mort pour parvenir à tes fins.

    Celui qui est utile refuse qu'on l'utilise, alors que l'inutile demande qu'on l'utilise.

    « Ce n'est pas moi qui cherche l'aide du jeune sot, mais le jeune sot qui cherche mon aide ».

    Selon la mythologie populaire chinoise, l'esprit d'un défunt, excepté dans les cas extrêmes (comme lorsqu'il est envoyé pour souffrir en enfer ou bien élevé comme immortel au paradis), peut trouver réincarnation soit dans un bébé à naître, soit dans un corps bien conservé. Ainsi quand quelque chose qui fut étouffé dans le passé revit sous une nouvelle apparence, on dit qu'elle a « fait revivre un corps mort ».

    Cette stratégie recommande l'utilisation de ce qui est apparemment inutile à la guerre. Au moment du déclin d'une dynastie, nombreux sont les vaillants militaires qui viennent rivaliser pour la domination de l'empire. Un chef éclairé comprend que les victoires militaires ne sont pas suffisantes pour asseoir sa puissance. Il doit s'assurer un soutien populaire, pouvant ainsi toujours obtenir combattants et provisions pour compenser ses pertes sur le champ de bataille.

    Une bonne façon d'arriver à cette fin est d'encourager le sens de la légitimité (régnante) parmi le simple peuple. Il peut proclamer être en position de prendre le contrôle de l'empire, soit en tant que descendant d'une victime illustre de la dynastie renversée (si cette dernière est considérée comme irrémédiablement corrompue) ou bien en tant que parent éloigné de la maison impériale (si la dynastie déclinante est considérée comme victime de ministres félons). Si il n'est pas en mesure de le faire lui-même, il peut alors envoyer à sa place quelqu'un qui aura un tel statut et qu'il fera passer pour son maître. Bien-sûr il aura soin de se débarrasser de lui une fois son pouvoir établi.

    * Texte tiré de l'hexagramme 4 Mong (la jolie juvénile)... En termes familiers, il faut comprendre que lorsque la tête de la famille devient vieille et inefficace, le fils doit prendre en charge la tenue de la maison. Dans un sens plus large, quand un chef devient faible et inefficace, son autorité doit être assumée par un subordonné déterminé.

    « Se défaire d'une brique pour attirer le jade »

    Utiliser un appât (ou l'équivalent) pour faire une grosse prise.

    Abusez l'ennemi avec des faux-semblants. Punissez la naïveté juvénile (ou le jeune naïf).*

    L'expression est tirée de l'histoire de deux poètes de la dynastie Tang. A cette époque le célèbre poète Zhao Xia était sur le point d'aller visiter Suzhou, la ville des jardins, dans le sud. Le poète Chang Jian l'apprit. Il se douta que Zhao ne manquerait pas de s'arrêter au Temple Ling Yang (Temple de la Pierre Pensante). Il s'y rendit le premier et écrivit deux vers sur un des murs. Lorsque Zhao Xia arriva à son tour et vit les deux vers de Chang, il en écrivit deux autres complétant ainsi le poème. Il est généralement admis que les deux derniers vers étaient de loin supérieurs aux premiers de Chang Jian. Ainsi on dit de Chang qu'il s'est « défait d'une brique pour attirer le jade. De nos jours, l'expression a toujours la faveur de ceux qui veulent paraître modeste. Par exemple, une personne à qui on demande de parler en premier dans une réunion pourra dire, dans le sens de la modestie, qu'elle va « se défaire d'une brique pour attirer le jade ».

    Dans un contexte militaire, la brique et le jade font respectivement référence aux feintes et aux véritables manœuvres. Une autre expression populaire parle de « faire passer des yeux de poissons pour des perles ». Tout d'abord, le général offre à l'ennemi un appât, qui peut être un faible détachement de troupes, des chariots de provisions peu gardés, ou quelque troupeau de bœufs ou de chevaux qui semblent sans protection. Appâté par un gain aisé, l'ennemi avancera pour capturer le leurre. Ainsi le général aura gagné l'initiative en manœuvrant l'ennemi comme il l'entendait et la bataille sera déjà à moitié gagnée avant même d'avoir commencé.

    Connexion avec la stratégie Onze.

    * Texte issu de l'hexagramme 4 Mong (la folie juvénile)... Dans un contexte militaire, pour contrer l'invasion d'une puissance ennemie, on doit se défendre de lancer une attaque à l'intérieur de son territoire. Au contraire, il vaut mieux laisser l'armée adverse s'avancer et alors seulement la défaire sur ton propre terrain.

    Hexagramme 4 Mong / La Folie Juvénile

    Mong / La Folie Juvénile
    En haut Ken : L'Immobilisation, la Montagne
    En bas K'an : L'Insondable, l'Eau

    L'idée de la jeunesse et de la folie est suggérée de deux manières dans ce signe. Le trigramme supérieur, Ken, a pour figure une montagne, et le trigramme inférieur, K'an, a pour image l'eau. La source qui sort du pied de la montagne est le symbole de la jeunesse sans expérience. L'attribut du signe supérieur est l'immobilité, celui du signe inférieur, le danger. S'arrêter plein de perplexité devant un dangereux abîme est également un symbole de la folie juvénile. Mais les deux trigrammes renferment également la voie qui permet de surmonter les folies juvéniles : l'eau est quelque chose qui continue nécessairement de couler. Lorsque la source jaillit, elle ne sait pas tout d'abord où elle veut aller. Mais, par son écoulement incessant, elle remplit les endroits profonds qui font obstacle à son progrès; le succès est alors obtenu.

    Chez un être jeune, la folie n'est pas quelque chose de mauvais. Elle peut malgré tout lui réussir. Il faut seulement trouver un maître expérimenté et observer à son égard l'attitude convenable. Cela veut dire avant tout que le jeune homme doit avoir lui-même conscience de son manque d'expérience et rechercher un maître. Seuls cette humilité et cet intérêt garantissent l'existence de l'ouverture d'esprit indispensable qui s'exprime dans la respectueuse acceptation d'un maître.

    C'est pourquoi le maître doit attendre paisiblement qu'on le recherche. Il ne doit pas s'offrir de lui-même : ce n'est qu'ainsi que l'enseignement portera ses fruits en temps opportun et de la manière convenable. La réponse donnée par le maître aux questions du disciple doit être claire et précise comme celle que souhaite obtenir un consultant de l'oracle. Elle doit alors être reçue comme résolution du doute et comme décision. Des questions supplémentaires provoquées par la méfiance ou le manque de réflexion ne servent qu'à importuner le maître. Le mieux sera de garder le silence à leur sujet, de même que l'oracle ne donne qu'une réponse et refuse de se laisser tenter par des questions nées du doute. Lorsqu'à cela s'ajoute une persévérance qui ne se relâche pas avant qu'on se soit assimilé les différents points l'un après l'autre, une belle réussite est assurée. Ainsi le conseil de l'hexagramme s'adresse au maître comme à l'élève.


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